Édition du mercredi 17 janvier 2018
La France continue de vieillir
Avec un solde naturel en baisse depuis trois années consécutives et une fécondité en berne, la France voit sa population vieillir toujours un peu plus, d’après le bilan annuel de l’Insee publié hier. En 2017, la population a augmenté de 233 000 habitants pour atteindre les 67,2 millions d’habitants (+ 0,3 %), mais le nombre de morts continue à augmenter et celui des naissances à décroître.
On est ainsi passé de 832 000 naissances par an en 2010 à 767 000 l’an dernier, une baisse marquée qui s’explique à la fois, selon l’Insee par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants - celles-ci n’appartiennent plus à la génération des baby-boomers, toujours dominante démographiquement - et par celle de la fécondité, qui tombe à 1,88 enfant par femme, « après avoir connu entre 2004 et 2014 un plateau d’environ 2 enfants par femme », sachant que le renouvellement des générations est assuré à partir d’un ratio de 2,1 enfants. Ce chiffre s’avère toutefois toujours plus élevé que dans les autres pays européens, même si le tableau comparatif présenté par l’Insee se base sur les chiffres de 2015, quand l’indice de fécondité était de 1,96 enfant par femme en France, et de 1,92 en Irlande, ou 1,31 au Portugal. Selon les études de l’Insee, cette baisse est essentiellement le fait des femmes de 25 à 34 ans, et pourrait, peut-être, s’inverser avec la reprise économique, comme cela a pu être constaté par le passé.
Quant à la hausse des décès, elle s’explique à la fois par le fait que « les générations nées pendant le baby-boom atteignent progressivement des âges où les probabilités de mourir sont plus importantes », les personnes nées en 1946 ayant dépassé les 70 ans ; et aussi par une épidémie virulente de grippe en décembre 2016, qui s’est traduite par un « surcroît important de décès en janvier 2017 ». Le solde migratoire, lui, est positif, avec une somme de 69 000 personnes.
L’espérance de vie des hommes continue d’augmenter pour atteindre 79,5 ans, ce qui leur permet de rattraper progressivement celle des femmes qui stagne depuis 2014 autour de 85,3 ans. L'espérance de vie en bonne santé des Français, cette période « pendant laquelle une personne peut compter vivre sans souffrir d'incapacité dans les gestes de la vie quotidienne », reste relativement stable depuis 10 ans, à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes. Globalement, le vieillissement de la population se poursuit, la part des plus de 65 ans atteignant presque le cinquième de la population (19,6 % contre 15,5 % il y a vingt ans).
L’Insee a également dévoilé des informations intéressantes sur le nombre et la localisation des Pacs, recueillies seulement depuis 2015. Rappelons que depuis novembre dernier, l’enregistrement des Pacs est devenu une compétence des communes, qui n’en voulaient pas (lire Maire info du 26 octobre). Il y a de quoi : en 2017, pour cinq mariages célébrés, il y a eu quatre Pacs conclus (228 000 mariages et 192 000 Pacs), ce qui double quasiment la charge des officiers d’état-civil.
Cette charge n’est cependant pas répartie équitablement : « Les zones fortement urbanisées », et notamment les « grandes villes estudiantines » comme Rennes ou Clermont-Ferrand, concentrent « une plus forte proportion de couples pacsés ». Ces couples sont en général des jeunes de 26 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur : 12 % des couples diplômés sont pacsés, contre 2 % des couples non diplômés. On compte plus de Pacs dans le sud-ouest et l’ouest, moins dans l’est où le mariage est favorisé, tandis que l’union libre est plus courante à Paris, en Corse ou dans les outre-mer. Le nombre des mariages de couple de même sexe reste stable, à 7 000 en 2017.
La campagne de recensement 2018 débutera demain et se poursuivra jusqu’au 17 février dans les villes de moins de 10 000 habitants, et jusqu’au 24 février dans les villes de plus de 10 000. Si les communes vont « recruter 24 000 agents recenseurs », selon l’Insee, la tâche de ces derniers a bien évolué puisque la part des déclarations par Internet atteint désormais presque la moitié des réponses, et ce quelle que soit la strate de collectivité, dans les zones rurales comme urbaines.
Nouveauté de cette année, le questionnaire a évolué pour mieux prendre en compte les familles recomposées, et notamment les situations de garde alternée des enfants. Autre changement de taille, l’homme n’est plus systématiquement la personne de référence du ménage.
Télécharger le bilan démographique 2017 de l’Insee.
Accéder à l’étude sur la territorialisation du PACS et des unions libres.
Consulter le site de l’Insee sur le recensement.
On est ainsi passé de 832 000 naissances par an en 2010 à 767 000 l’an dernier, une baisse marquée qui s’explique à la fois, selon l’Insee par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants - celles-ci n’appartiennent plus à la génération des baby-boomers, toujours dominante démographiquement - et par celle de la fécondité, qui tombe à 1,88 enfant par femme, « après avoir connu entre 2004 et 2014 un plateau d’environ 2 enfants par femme », sachant que le renouvellement des générations est assuré à partir d’un ratio de 2,1 enfants. Ce chiffre s’avère toutefois toujours plus élevé que dans les autres pays européens, même si le tableau comparatif présenté par l’Insee se base sur les chiffres de 2015, quand l’indice de fécondité était de 1,96 enfant par femme en France, et de 1,92 en Irlande, ou 1,31 au Portugal. Selon les études de l’Insee, cette baisse est essentiellement le fait des femmes de 25 à 34 ans, et pourrait, peut-être, s’inverser avec la reprise économique, comme cela a pu être constaté par le passé.
Quant à la hausse des décès, elle s’explique à la fois par le fait que « les générations nées pendant le baby-boom atteignent progressivement des âges où les probabilités de mourir sont plus importantes », les personnes nées en 1946 ayant dépassé les 70 ans ; et aussi par une épidémie virulente de grippe en décembre 2016, qui s’est traduite par un « surcroît important de décès en janvier 2017 ». Le solde migratoire, lui, est positif, avec une somme de 69 000 personnes.
L’espérance de vie des hommes continue d’augmenter pour atteindre 79,5 ans, ce qui leur permet de rattraper progressivement celle des femmes qui stagne depuis 2014 autour de 85,3 ans. L'espérance de vie en bonne santé des Français, cette période « pendant laquelle une personne peut compter vivre sans souffrir d'incapacité dans les gestes de la vie quotidienne », reste relativement stable depuis 10 ans, à 64,1 ans pour les femmes et 62,7 ans pour les hommes. Globalement, le vieillissement de la population se poursuit, la part des plus de 65 ans atteignant presque le cinquième de la population (19,6 % contre 15,5 % il y a vingt ans).
L’Insee a également dévoilé des informations intéressantes sur le nombre et la localisation des Pacs, recueillies seulement depuis 2015. Rappelons que depuis novembre dernier, l’enregistrement des Pacs est devenu une compétence des communes, qui n’en voulaient pas (lire Maire info du 26 octobre). Il y a de quoi : en 2017, pour cinq mariages célébrés, il y a eu quatre Pacs conclus (228 000 mariages et 192 000 Pacs), ce qui double quasiment la charge des officiers d’état-civil.
Cette charge n’est cependant pas répartie équitablement : « Les zones fortement urbanisées », et notamment les « grandes villes estudiantines » comme Rennes ou Clermont-Ferrand, concentrent « une plus forte proportion de couples pacsés ». Ces couples sont en général des jeunes de 26 à 35 ans, diplômés de l’enseignement supérieur : 12 % des couples diplômés sont pacsés, contre 2 % des couples non diplômés. On compte plus de Pacs dans le sud-ouest et l’ouest, moins dans l’est où le mariage est favorisé, tandis que l’union libre est plus courante à Paris, en Corse ou dans les outre-mer. Le nombre des mariages de couple de même sexe reste stable, à 7 000 en 2017.
La campagne de recensement 2018 débutera demain et se poursuivra jusqu’au 17 février dans les villes de moins de 10 000 habitants, et jusqu’au 24 février dans les villes de plus de 10 000. Si les communes vont « recruter 24 000 agents recenseurs », selon l’Insee, la tâche de ces derniers a bien évolué puisque la part des déclarations par Internet atteint désormais presque la moitié des réponses, et ce quelle que soit la strate de collectivité, dans les zones rurales comme urbaines.
Nouveauté de cette année, le questionnaire a évolué pour mieux prendre en compte les familles recomposées, et notamment les situations de garde alternée des enfants. Autre changement de taille, l’homme n’est plus systématiquement la personne de référence du ménage.
EGE
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